Le constructeur automobile russe Avtotor a dévoilé sa première voiture électrique, l’Amber. Cette dernière n’a pas manqué de faire réagir les internautes, notamment en raison de son apparence pour le moins controversée. Avec ses mini-phares, sa calandre fermée, ses attaches à l’avant du véhicule et ses trous sur le côté droit, certains utilisateurs sur les réseaux sociaux n’ont pas hésité à comparer cette Amber à la Fiat Multipla, une voiture qui avait également suscité de vives réactions pour son design atypique à la fin des années 1990. Un certain John sur un réseau social a même déclaré que l’Avtotor Amber entrera dans l’histoire comme l’une des voitures les plus laides de tous les temps.
- L’Amber existe encore uniquement sous forme de prototype.
- Elle devrait être entièrement fabriquée en Russie.
- Prix attractif selon les médias russes.
- Assemblage prévu dans une usine ayant précédemment produit des modèles BMW, Hyundai et Kia.
Amber, un projet visant à soutenir l’industrie automobile russe
Toutefois, il convient de ne pas prendre ces moqueries à la légère, car derrière ce design se cache un projet ambitieux pour l’industrie automobile russe. Amber doit en effet permettre à l’usine Avtotor de continuer à fonctionner après le départ des productions BMW, Hyundai et Kia suite au début de la guerre en Ukraine. Le but est donc de maintenir ces usines en activité avec un véhicule dont les composants proviennent autant que possible de Russie.
A noter également que c’est une équipe d’étudiants de l’école polytechnique qui a été chargée de répondre aux exigences d’Avtotor pour la conception de cette voiture électrique. Selon leurs propres dires, ils ont cherché à créer un véhicule au design à la fois innovant et typiquement russe.
Des ambitions industrielles face à la concurrence chinoise
Si l’Amber suscite les moqueries sur son apparence, il faut toutefois reconnaître qu’elle pourrait constituer un sérieux enjeu pour l’industrie automobile russe. En effet, le marché russe de la voiture électrique est encore largement dominé par les constructeurs chinois, qui ont su profiter du vide laissé par les marques occidentales pour s’imposer dans ce secteur en pleine croissance.
Dans ce contexte, l’Amber pourrait être le premier pas vers une réelle concurrence russe face aux acteurs chinois du monde de l’électrique et de l’hydrogène. Pour ce faire, le gouvernement russe compte investir 10,5 milliards de dollars d’ici 2030 afin de développer ses propres technologies et infrastructures liées à ces énergies vertes.
Un chemin encore long avant de convaincre les automobilistes
Même si l’Amber parvient à remplir ses objectifs en termes de production et d’ambitions industrielles, il reste encore un défi de taille pour convaincre les automobilistes russes eux-mêmes. En effet, si le pays dirigé par Vladimir Poutine a réussi à gagner quelque peu en autonomie énergétique grâce à ses ressources naturelles, notamment en gaz et en pétrole, la Russie est encore très loin d’avoir adopté massivement les véhicules électriques.
Ainsi, alors que le gouvernement russe a annoncé des mesures incitatives telles que des réductions de taxes pour les acquéreurs de voitures électriques, Amber devra réussir à séduire les consommateurs sur son apparence atypique et sa performance technique. Nul doute que le parcours de cette voiture électrique russe sera suivi avec attention aussi bien en Russie qu’à l’étranger.
Pour l’heure, il faudra attendre quelques années avant de connaître le succès commercial de cette Amber made in Russia, qui pourrait soit marquer une nouvelle étape dans l’industrie automobile russe, ou au contraire sombrer dans l’anecdotique face à la concurrence internationale.